The Ligurian village destroyed in the 1887 earthquake… and now!
(En français à la fin de la page …)
Dear Friends,
The tragedy of recent earthquakes in Italy got me thinking about one of my favourite villages in Liguria. Bussana Vecchia is a 9th century Ligurian hill village, not far from San Remo. It’s always on the list of places to visit when friends come to stay. Many people have never heard of it, for one simple reason. Indeed it wasn’t even shown on a map until relatively recently, because the village was destroyed in the massive earthquake of February 23rd, 1887. 2000 people were killed in the region and those who weren’t killed in Bussana Vecchia, moved into the valley below and so the the village just sat there for decades in all its wrecked glory. Ancient cobbles, tumbled houses, the church with no roof, frescoes open to the sky and the birds.
As an aside, I was fascinated to read that this earthquake was the first recorded by a true seismograph, built by Filippo Cecchi in Moncalieri, Italy.
The village was abandoned for 60 years until 1947 when it was re-populated with migrant workers squatting from Southern Italy. After a few forced evictions by the Italian Police in the 1950s the authorities ordered the destruction of all first floor stairways and rooftops and so the migrants moved out.
…no roof and frescoes open to the sky and the birds.
The Pipes of Pan will serenade you …
Despite this, in the early 1960s a Sicilian painter along with a group of hippie international artists decided to move to Bussana Vecchia. With their bare hands and without water or electricity, they cleared the rubble and gradually restored some of the houses. Later they installed a sewage system. They had no outside help. They respected the medieval characteristics of the buildings, using bricks and stones reclaimed from the rubble and took great care to leave the facades of the houses as they had been when their original inhabitants abandoned them. Visiting Bussana Vecchia is truly taking a walk back in time.
About 20 years ago, on one of my first visits, a German artist, one of the original group who moved to Bussana Vecchia in the 60s told me that in the beginning, after they’d managed to bring one line of electricity to the village, they used to gather each night in the only house with light. Here they worked on their creations together.
Tensions with the inhabitants and the police grew over the years, until on July 25, 1968 an eviction was ordered again and the police sent to the village to enforce it. When they arrived, they were faced with the artists behind their barricades refusing to leave and by a large group of international news reporters. The police decided to avoid confrontation.
There’s plenty of places to hang the washing …
You may bump into a fat bird …
And so the International Artists Village was born. The local authorities told the artists they could become owners of their new homes, but it was never put into writing and that promise has never been fulfilled. The artists have spent a great deal of time and money renovating Bussana Vecchia, on the understanding that the Italian government would accept them as the owners of the properties they had restored, but the government consider them squatters and wanted to list the town as a historic monument. Houses have exchanged hands – been sold – but without any legal documents. Many of the new inhabitants believe that the authorities are scamming them – the government originally wanted to bulldoze the village, saying it was unsafe, but now that property prices in the area have increased (and they have rocketed!) they hope to profit by selling the houses. Some of the court cases in Rome have gone on for nearly twenty years creating a very uncertain life for many people.
Artists wait patiently for tourists to arrive …
You may see ‘Alice’ disappearing down a rabbit hole …
Perhaps ‘Alice’ lives down here …
Imagine the people who walked on these cobbles in the 9th century …
Some dogs stalk insects …
Others wait patiently for their owners to let them in …
Puppies sleep on the ancient cobblestones …
Welcome!
Mail is delivered to boxes set in a wall at the entrance to the village
Meanwhile, if you visit the village, there are restaurants, many artists’ ateliers of course – the villagers need visitors to keep going. AND DON’T WEAR HIGH HEELS!
And in French:
Chers amis,
Venez avec moi dans l’un de mes villages préférés en Ligurie – c’est toujours sur la liste des endroits à visiter quand des amis viennent séjourner chez moi.
Bussana Vecchia est un village ligurien du IXe siècle, non loin de San Remo. Beaucoup de gens n’en ont jamais entendu parler, pour une simple raison. En fait, il n’était même pas mentionné sur la carte jusqu’à relativement récemment, parce que le village a été détruit dans le terrible tremblement de terre du 23 Février 1887. Deux mille personnes ont été tuées dans la région et celles de Bussana Vecchia qui ont eu la vie sauve ont déménagé dans la vallée, ce qui fait que le village resta abandonné, pendant des décennies dans toute sa gloire détruite. Les anciens pavés, les maisons effondrées, l’église sans toit et les fresques exposées au ciel et aux oiseaux.
D’un autre côté, j’ai été fascinée de lire que ce tremblement de terre a été le premier enregistré par un vrai sismographe, construit par Filippo Cecchi à Moncalieri, en Italie.
Le village a été abandonné pendant 60 ans jusqu’à 1947, quand il a été réoccupé par des squatteurs, travailleurs migrants venus du sud de l’Italie. Après quelques expulsions forcées de la part de la police italienne dans les années 1950, les autorités ont ordonné la destruction de tous les escaliers et toits du premier étage et les squatteurs sont donc partis.
En dépit de cela, au début des années 1960, un peintre sicilien avec un groupe d’artistes hippies internationaux ont décidé de s’installer à Bussana Vecchia. Avec leurs mains nues et sans eau ni électricité, ils déblayèrent les décombres et peu à peu restaurèrent quelques maisons. Plus tard, ils installèrent un système d’égouts. Ils n’avaient pas d’aide extérieure. Ils ont respecté les caractéristiques médiévales des bâtiments, en utilisant des briques et des pierres récupérées des décombres et en prenant grand soin de laisser les façades des maisons telles qu’elles étaient lorsque leurs habitants d’origine les ont abandonnées. Visiter Bussana Vecchia, c’est faire un retour dans le passé.
Il y a environ 20 ans, lors d’une de mes premières visites, un artiste allemand, l’un des premiers qui se sont installés à Bussana Vecchia dans les années 60 , m’a dit qu’au début, après avoir tiré une ligne d’électricité au village , ils se rassemblaient chaque soir dans la seule maison éclairée. Là, ils travaillaient ensemble à leurs créations.
Les tensions avec les habitants et la police ont augmenté au cours des années, jusqu’au 25 juillet 1968; une expulsion a été ordonnée à nouveau et la police a été envoyée au village pour l’appliquer. Quand elle est arrivée, elle a été confrontée aux artistes derrière leurs barricades, refusant de partir, et par un grand groupe de journalistes internationaux. La police a décidé d’éviter la confrontation.
C’est ainsi qu’est né le Village International des Artistes. Les autorités locales ont dit aux artistes qu’ils pouvaient devenir propriétaires de leurs nouvelles maisons, mais cela n’a jamais été écrit et cette promesse n’a jamais été remplie. Les artistes ont dépensé beaucoup de temps et d’argent à rénover Bussana Vecchia, étant entendu que le gouvernement italien les accepterait comme propriétaires des biens qu’ils avaient restaurés. Mais le gouvernement les considère comme des squatteurs et veut classer la ville comme monument historique. Les maisons ont changé de propriétaires – ont été vendues – mais sans aucun document légal. Beaucoup de nouveaux habitants croient que les autorités veulent les arnaquer – le gouvernement voulait à l’origine détruire le village, sous prétexte du manque de sécurité mais maintenant que les prix immobiliers de la région ont augmenté (et ils ont explosé!), il espère gagner en revendant les maisons. Certaines affaires judiciaires à Rome ont duré près de vingt ans, créant une vie très incertaine pour beaucoup de gens.
Pendant ce temps, si vous visitez le village, il y a des restaurants et des ateliers d’artistes bien sûr – les villageois ont besoin de visiteurs pour continuer. ET NE PAS PORTER DE TALONS HAUTS!